21-12, jeu, set et tapioca

Maintenant que vous avez décoré votre sapin, il vous manque un beau conte de Noël russe pour sentir s’immiscer dans votre Moi le plus profondément enfoui (non Kir, ça veut pas *dire dans ton cul*) l’esprit de Noël. Voici donc un très beau conte de Noël à raconter à vos enfants ou à ceux de votre voisin, ou à ceux de Laurent Romejko.

"Nous étions le 24 décembre 1912. Il neigeait depuis plusieurs jours déjà sur Vladivostok, sans que la végétation ne s'en fut soucié. La terre était recouverte d’une abondante couche blanche, faisant parcourir un parfum d’infini dans le sang de Stepan Wladimir Kraïshtepmanazkov, qui frissonnait, glacé par le souvenir de cette effroyable soirée du 24 décembre 1911. Alors qu’il rentrait de l’appartement de son vieil ami Darick Nicolaï Stropkastwchovic, son attention fut attirée par une force hélicoïdale et molle, en direction de la rue Léon Zitron. Un homme, assez jeune, marqué par le poids d’une jeunesse sûrement circonscrite aux rigueurs climatiques de la région et de ses géniteurs, semblait attendre, sans but et sans mobile un avenir noueux, tapissé d’ivresse et de solitude, comme seule pouvait en enfanter la russe et mère patrie. Intrigué par l’immobile beauté du jeune homme, statut candide aux yeux doux et aux traits acariâtres, qui lui rappelait ceux de son père, Stepan Wladimir Kraïshtepmanazkov s’approcha:

- Il n’y a dans l’attente béate qu’une inertie dramatique aux services de l’illégalité de notre existence, dit-il, mu par une inhabituelle sagacité, et cette même force, à présent ferrugineuse et bleue.

- Oui, répondit le jeune homme.

- Attendez-vous donc le renversement des tsars par les forêts boisés, ou pis, le tarissement des sources du mal par les brides du silence?

- Si seulement, vieil homme, si seulement…la mort ou le bus numéro trente-trois me suffiront amplement pour cette morne et triste soirée, donc chaque seconde semble laisser le temps aux arbres de l’Oural de soulever Ciel et Terre, sans que les racines sifflantes des jardins du kremlin n’en subissent jamais la moindre secousse.

Stepan le savait au plus profond de son être, entre son cœur et son poumon droit, avec le verglas et le brouillard qui recouvraient le sol, il était inimaginable que la mort ne passât par la rue Léon Zitron en cette nuit de réveillon, seul le bus numéro trente-trois aurait encor l’arrogante inconscience d’y venir faire vrombir son cahoteux moteur. Il invita le jeune paysan à venir partager un frugal repas de Noël autour d’une table napée du souvenir de sa femme disparue et des grandes guerres meurtrières du passé, dans la chaleur d’une cuisine traditionnelle, avec four intégré. Ce dernier accepta l’invitation, au nom de la grandeur de l’âme russe et d’interminables parties de dominos qui s’offraient à lui, attiré aussi par cette insondable force, maintenant parallélépipède et trotskiste.

Une fois la soirée finie, Stepan Wladimir posa ses vieilles bottes au coin de la chambre, se lova dans son fauteuil et pensa qu’il était chaque année de plus en plus compliqué de ramener ce petit con de Kévin Igor à la maison pour lui faire manger ce putain de ragoût de Noël depuis qu‘il prenait des cours d‘art dramatique et qu‘il avait un skyblog."

Comments

[Whiteshoulders]

L'alcool, non ! Mais la Vodka ferrugineuse, oui !

[Ada]

Bon pour accord

[MarcelD]

La question est : "oui ou non Stepan Wladimir Kraïshtepmanazkov a t-il eu des rapports sexuels protégés avec le jeune homme Kévin Igor ?" Et si oui, "Est-ce que ce fût bon ?"

[mina]

Tu subirais des reproches de la part de ton entourage au sujet de la présence au repas de noël...
Sinon, moi qui n'aie plus 19ans, j'ai beaucoup de mal à te lire. La procahine fois, je vais visiter un skyblog sur lequel il ya ma phot.

[Fanny]

Le coup de l'adjectif choisi au hasard dans le grand dico des qualificatifs, c'est toujours du lourd. Spasiba (moi aussi je regarde sex and the city hein).