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L'oreille est hardie
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19 juin 2006

Episode V

[Auto-promo] Vous vous êtes endormi en regardant France-Suisse...vous avez pleuré de rire devant France-Corée...et pourtant vous savez très bien que vous vous vautrerez devant France-Togo, malgré le spectacle pitoyable. Et tout cela vous désole. Ce qu'il vous faut, c'est un épisode haut en couleur de Walk on The Blog, avec des jeux de mots, du suspens, des sentiments, une intrigue, un meurtre... C'est pourquoi je vous conseille de lire au plus vite l'Episode V: La suite du début, le début de la suite, aussi drôle et inutile que le coaching de Raymond Domenech, aussi réussi qu'une passe de Zidane dans le vide, bien plus excitant qu'une tête d'Henry dans les tribunes. Oui, il vous faut le lire vos paupières sont lourdes, lisez, lisez. J'espère cependant que Raymond Devos ne se retournera pas dans sa tombe, ou qu'au pire il avait déjà été déposé à l'envers.

**********************

Episode V: Où l'on cherche à savoir si cela a un sens de vouloir échapper au temps (à la manière de Raymond Devos)

Figurez-vous que l'autre jour j'ai visité une ville fort sympathique, dans laquelle les gens voulaient absolument échapper au temps. Incroyable. Une fois arrivé à l'entrée de la ville, comme j'ai un peu de temps devant moi, je me mets en tête de le rattraper. Mais en vain, c'était bel et bien du temps de perdu. Tellement perdu, d'ailleurs, qu'il me demande son chemin. Je lui réponds que je ne sais même pas où il veut aller, impossible donc de lui dire comment y aller. Du coup, il continue sa ronde, et moi, hésitant, je le laisse naïvement s'échapper.

Quelques temps plus tard (j'en avais croisé un certain nombre), je rencontre un vieux bonhomme (qui avait fait son temps), Arantius Dyo¨s, qui me demande si je n'ai pas vu le temps passer. Je lui reponds que oui bien sûr, je l'ai vu passer mais que je n'ai pas pu le rattraper. Et là, il me demande "est-ce nous qui ne faisons que passer le temps, ou bien est-ce le temps qui se contente de passer, de lui même?". Je n'y comprenais plus rien, voyez-vous. Bernard-Henry ou Marc eux-mêmes n'auraient pu m'aider*. Ne sachant que dire, j'essaie de gagner du temps, je parle de la pluie et du beau temps, mais le bonhomme me répond que je perds mon temps. Arrive un autre énergumène, Hamlet@microsoft.net, qui se plaint: on est plus en sécurité, par les temps qui courent...les temps qui courent, ah mes amis, imaginez ma tristesse. Comment le rattraper maintenant s'il se met à courir, et en banc (de temps) de surcroît, déjà qu'en marchant je n'y arrivais point. Ma course contre le temps était bien mal embarquée.

Entre temps, un autre homme débarque, le genre important, "vous avez entendu parler de la course contre les années?" me demande-t-il. Cela m'étonne, je lui conseille de courir contre les heures, elles sont plus petites. "Vous êtes fou malheureux, elles sont bien plus rapides et plus nombreuses." rétorque-t-il. C'est vous qui êtes fou, dis-je dans un excès de colère. Il ne l'entend pas de cette oreille. Ni de l'autre (ce qui nous rassure quant à sa symétrie). On ne traite pas le Docteur Gédéon Amadeus Stilton de fou. En tout cas, notre discussion ne fit qu'un temps. Je reprends ma route.

Un peu plus loin, je croise un drôle d'individu, un type épatant. Un poète nommé Pierre Papier-Ciseau qui déclame soudain "le temps nous égare, le temps nous étreint, le temps nous est gare, le temps nous est train!". Que faites-vous? demande-je. Il me répond qu'il poète, à mi-temps, et effectivement il poétait, et cela se sentait. Se prenant pour un vieux sage, voilà qu'il commence à éructer "Ho vous savez, de mon temps, celui de Montand..", voilà qu'il parle de son temps, je me sentais vraiment mal, il va falloir que je parle du mien (pas de Montand), comment faire, vraiment comment faire. Heureusement, il renchérit en me demandant si on peut échapper au temps...échapper au temps, quelle drôle d'idée. Voilà un certain temps que j'essaie de trouver le temps, et lui il veut lui échapper. Un individu réellement singulier, heureusement d'ailleurs parce que mis au pluriel je ne m'en serais pas sorti. Et pendant ce temps là, le temps passe, et moi je ,ne le trouve pas, à mon grand désarroi. Et je ne savais même pas dans quel sens il passait, alors que pour lui échapper, ou le rattraper, il faut savoir s'il part à gauche ou à droite.

Cela n'avait aucun sens. Je tente donc de quitter la ville, hésitant entre le panneau "Toutes directions" et celui "Autres directions", je demande mon chemin à un brave psychiatre, Karl-Friedrich Norbert Freud, qui me demande si je n'ai pas plutôt un peu de temps devant moi pour parler philosophie. Diantre, oui j'avais du temps devant moi, mais il n'était pas à moi. Laissez-moi le temps de vous expliquer me dit-il...mais bon sang, j'aurais aimé lui laisser le temps, mais puisque je ne l'avais pas...le temps. Au temps pour moi, assène-t-il. Ô temps pour lui...et pour moi? Et bien non, on ne me laissait vraiment rien, ou du moins pas autant. Mon désarroi allait croissant, au beurre.

Puis arrive une jeune demoiselle, magnifique, Hermenegilde, avec qui j'aurais aimé passé du bon temps, mais il m'en restait de moins en moins. Ah quel doux prénom, un prénom hors du temps, pensai-je. Je lui explique donc que je n'ai pas le temps. Elle réplique "mais je suis jeune, j'ai le temps avec moi". Et là effectivement qui arrive à ses côtés, je vous le donne en mille...le temps! Militant contre les maux de temps et la fin des temps, avec le vent**. Parce que malgré toutes ces histoires, le temps trouvait le temps d'être quiet, je trouvais cela inquiétant. Pis, le temps riait, et ça en devenait irritant. Oui, mais le temps est assassin, assène, rupin, le Docteur Stilton. Et en effet, le temps tue la pauvre jeune fille, minutieusement, en prenant son temps, il la tue de vieillesse devant nos yeux. Mourir de vieillesse, si jeune. Puis il jette son corps ridé dans un étang nouvellement refait, l'étang moderne***. 

Enfin, histoire de placer un indice Oulipien, voilà que le temps s'enfuit par les gares d'Alès plus Sète, puis il s'écrie "concordant 5_3__ 21 4__, la leucite de ce troublant épithalame est incarnée". Voyez-vous, je ne sais pas si on peut échapper au temps, je crois même que c'est lui qui nous échappe, mais ce qui est sûr, c'est que le temps nous est gare.

*"Le Lévy, à temps", ouvrage dans lequel Ernst-Emilien Sedorovinsky nous avoue sa franche amitié avec BHL et Marc Lévy.

**"Ô ,temps en emporte le vent" d'Ernst-Emilien Sedorovinsky est une étude anthropologique détaillée sur les rapports complexes qu'entretiennent le temps et le vent.

***"L'étang moderne" est en réalité un excellent livre d'Ernst-Emilien, de là à dire qu'on peut se jeter dans un live, cela reste à prouver.

********************

Votez jeunesse, pour éliminer:

Arantius Dyo¨s, tapez "Zinédine Zidane"

Le Docteur Stilton, tapez "0-0"

Hamlet@microsoft.net, tapez "vitesse de jeu"

Pierre-Papier Ciseau, tapez "dégagement dans les tribunes"

Karl-Friedrich Norbert Freud, tapez "au revoir les Bleus"

Ernst-Emilien Sedorovinsky, tapez "2002"

P.S. (parti socialiste): je n'ai pas d'idée pour l'épisode VI, donc vous pouvez proposer des idées farfelues...

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Commentaires
B
Anteresi > Ok alors file-moi une moitié de la nature, et l'autre pour Badibuh. Et on évitera les huissiers, les avocats, les concombres...
B
Anteresi< ah bon? et bien je n'ai pas vu la nature de la paie...<br /> <br /> Guillom< ils finiront tous par disparaître, petit à petit!
G
il y a tant de personnages que j'aimerais voir partir... bon je vote "vitesse de jeu" et "au revoir les bleus"
A
[Byalpel] Je paie déjà Badibuh en nature, ça suffit, hein ! :p
B
Houla je parle bien la France moi, extorquer, avec un "r"..un air de quoi je ne sais pas, mais un "r".
L'oreille est hardie
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